La naissance d’un nouveau lieu dédié au théâtre apparaît, en ces temps où les restrictions budgétaires de l’Etat et des collectivités asphyxient de nombreuses institutions culturelles pourtant bien établies, comme une lueur d’espoir et de résistance. Rencontre avec Yves Moch, créateur et directeur du Théâtre de Poche des Brankignols à Saint-Etienne
Vous êtes antiquaire de profession… Comment passe-t-on de l’antiquaire au théâtre ?
Je n’ai pas eu à faire cette opération parce que j’ai toujours eu une activité parallèle dans le théâtre amateur. Il n’y a pas de café au Brankignols car il s’agit d’un lieu dédié au spectacle vivant.
Les théâtres de poche ou cafés-théâtres ont pour vocation de mourir à Saint-Étienne. Serait-ce inéluctable ?
Nous vivons au présent, le public décidera de la suite…
Combien a coûté l’aménagement du théâtre ? Qui a financé ?
C’est moi même…
Vous souhaitez viser principalement des compagnies amateurs. Pourquoi ?
Tout le monde est bienvenu, seulement les compagnies professionnelles ne trouveront pas un budget leur permettant de rentabiliser leur travail. Ils peuvent venir pour d’autres raisons, par exemple, prendre plaisir à cette proximité avec le public.
Y a-t-il un public pour ce genre de spectacles à Saint-Étienne ?
C’est évident, d’ailleurs, les premières semaines d’exploitation du lieu le prouvent : des spectacles qui marchent très bien, un public qui en redemande et une convivialité qui fait plaisir à voir !
Êtes-vous soutenu par les institutions Stéphanoises ?
Nous n’avons rien demandé.
Quelle sera votre programmation ?
Programmation ? Pas aux Brankignols… parlons de rencontres avec les artistes, une envie de travailler ensemble pour le plaisir. Des spectacles à découvrir chaque semaine ou de temps en temps. Notre activité ne s’arrête pas qu’aux spectacles de fin de semaine, c’est un lieu de créations où je vais monter des pièces, également des ateliers de théâtre, le lundi soir pour adultes et le mercredi après midi pour adolescents. Nous attendons aussi de la part du public des nouvelles idées originales pour faire vivre ce lieu !
Comment allez-vous fonctionner financièrement parlant ?
Aux Brankignols, il y a très peu de frais. 3 personnes bénévoles font tourner le lieu : Henri Merle, président du cercle des arts et des lettres de Saint Étienne, Pascal Vitani, comédien et moi-même. Les recettes sont celles des spectacles et des cours de théâtre.
Vous débutez en cours de saison, n’est-ce pas handicapant ?
Peut-être… mais cela permet d’appréhender tous les problèmes d’un nouveau lieu dédié aux spectacles vivants. Nous en ressortirons plus au point pour la saison prochaine.
Quels sont vos objectifs à terme ?
Prendre et donner du plaisir…