Ce sont des ados, comme tous les autres. Ils ont entre 14 et 16 ans, ils s’aiment et sont seuls, seuls contre le monde entier, à commencer par leurs familles et leurs bandes respectives. Mais d’obscures rivalités claniques les rattraperont et l’histoire se finira mal… Un nouveau fait divers de banlieue ? Non, juste « Roméo et Juliette » retrouvés. En adaptant la tragédie de Shakespeare pour des enfants et des adolescents de son groupe Grenade, Josette Baïz, chorégraphe iconoclaste, a choisi de recentrer le drame sur l’essentiel : la folie superbe de la jeunesse, son inconscience et sa violence. Mais le talent, tout comme la valeur on le sait, n’attend pas le nombre des années.
La preuve avec cette œuvre vibrante et accomplie, où de jeunes interprètes issus des quartiers de Marseille et d’Aix-en-Provence, formés au sein de la compagnie à la danse et à la scène, s’imposent avec la fougue et la sensibilité de leur âge. La chorégraphie emprunte au contemporain comme aux danses urbaines. C’est la marque de fabrique de Josette Baïz. Mais cette danse revendique aussi, haut et fort, l’éternelle jeunesse d’un mouvement qui ne cesse de s’inventer. La partition musicale de Prokofiev est ponctuée de quelques touches de slam imaginées par Frédéric Nevchehirlian. Formée par Odile Duboc, pédagogue devant l’éternel, Josette Baïz fêtera bientôt la saison prochaine, le quart de siècle de sa troupe « Grenade ». Elle peut être fière du formidable travail qu’elle a accompli durant toutes ces années.
Grand Théâtre Massenet
Opéra de Saint-Etienne – Jeudi 12 mai à 20 h
