Rencontre avec Julia et Mathieu, organisateurs du deuxième festival Kino3000. Un événement atypique qui se déroule en deux temps. Un premier où, durant une semaine, différents intervenants du monde du cinéma se rencontrent pour créer, dans un pur esprit collaboratif, des films de différents styles. Films qui seront ensuite, dans un deuxième temps, projetés au cinéma le Méliès.
Un petit mot sur vous, Mathieu et Julia ?
J – En 2016 j’ai participé au dernier Kinoctambule à Saint-Étienne et j’ai adoré le concept et l’énergie collective qui en émane. J’ai participé par la suite à d’autres Kino en Espagne. L’envie de faire revivre ce concept à Sainté m’a longtemps trotté dans la tête, jusqu’à en organiser un nouveau avec Mat, un kino à notre sauce : le Kino3000. Actuellement, je travaille pour le service culturel d’une municipalité. Auparavant, j’ai travaillé dans différentes structures culturelles ou audiovisuelles : associations, boîte de prod télé, festivals…
M – Après avoir passé une petite décennie sur scène avec un cirque je me suis senti attiré par le cadre, l’envie de filmer. J’ai donc commencé à bosser avec des Cie de danse, de cirque, à faire des clips, m’essayer à la fiction notamment lors du dernier kinoctambule en 2016. Je trouvais ça trop dommage que ça n’existe plus alors j’ai proposé à Julia qu’on remonte quelque chose de similaire, peut-être d’un peu plus léger et nous voilà !
Kino3000, un nom bien énigmatique. De quoi s’agit-il ?
C’était ça ou le Georges Moustakino.
Le mouvement « Kino », d’envergure internationale, garde semble-t-il en Europe un état d’esprit alternatif. Qu’en est-il vraiment ?
Le mouvement kino est, dans sa substance déjà, une alternative. Une alternative à la production cinématographique cloisonnée, au monde labyrinthique des subventions, au fonctionnement hiérarchique d’une équipe de tournage. Tout cela est aboli durant la semaine de festival, en tout cas durant le nôtre. On ne prétend absolument pas savoir ce qui se passe au niveau européen, mais il est clair que les idées de solidarité, d’entraide et de débrouille font partie des fondements d’un véritable kino.
Vous mettez en avant un esprit d’entraide, non-compétitif, de liberté et de bienveillance. Nous sommes loin de l’industrie du cinéma ?
Je crois que la question est vite répondue.
Que va-t-il se passer durant la semaine de création et qui va participer ?
Une quarantaine de participants vont se rassembler dans le but de créer ensemble des courts-métrages. Cette année le Kino3000 est vraiment multigénérationnel, de 21 ans à 70 ans ! Les participants ne sont pas tous stéphanois, certains viennent d’autres régions, proches ou moins proches. Il n’y a pas de règles, si ce n’est une durée, qu’il ne faudra pas dépasser et un thème qu’il faudra prendre en compte. Ce thème encadrera la réalisation des films et sera donné le premier jour par Sylvain Pichon du Cinéma Le Méliès et par Raphaëlle Bruyas, réalisatrice.
Le public peut-il y accéder par le truchement d’ateliers, de rencontres ?
Il y a une nouveauté cette année, c’est la possibilité d’intervenir en tant que figurant sur les tournages (si besoin, à la demande des réalisateurs). Nous avons mis pour cela un petit formulaire d’inscription en ligne sur notre page Facebook. C’est la seule interaction prévue avec le public avec le soir de projection des films au Méliès St François, le 12 septembre à partir de 19h…
Tout cela pour un bouquet final, une soirée de projection. Qu’allons nous découvrir ?
…Durant laquelle les films créés pendant la semaine seront projetés. La soirée sera donc comme tu peux l’imaginer polymorphes d’un point de vue artistique. Une grosse vingtaine de films est à prévoir, allant de la forme documentaire à l’essai expérimental, poétique, la fiction au montage ou scénario plus classique, l’exercice de style. Ce que nous défendons à tout prix c’est que cette semaine soit un territoire de liberté où nulle barrière ne vient brider les envies créatives et curieuses.
Un mot pour conclure ?
Dentifrice.