La Fête du Livre de Saint-Étienne est sans conteste l’un des grands temps forts de cette rentrée. Très attendue, elle nous plonge au cœur du monde littéraire, entre rencontres et dédicaces, animations, conférences, expositions…, dans différents lieux en ville et hors les murs. Romans, polars, essais, sciences humaines et sociales, terroir, bande dessinée, jeune public etc., tous les styles sont représentés, pour que chacune et chacun y trouve son bonheur. Les libraires indépendants de la ville ne manqueront pas également de vous prodiguer conseils et recommandations. Autre temps fort de cette manifestation, le 11e festival « Les Mots en scène ». Au sein du Magic Mirrors place Jean Jaurès, sont réunis deux mondes, celui du spectacle vivant et celui du livre. Un exercice culturel singulier dont le principe est simple : des auteurs et autrices du théâtre, de la danse, des arts visuels…, s’emparent d’un texte, le mettent en scène selon leurs sensibilités, sans pour autant le modifier. Voici le programme ci dessous accompagné ensuite des mots d’Anna Jouchoux, commissaire de la Fête du Livre et de Marc Chassaubéné, adjoint à la culture de la Ville de Saint-Étienne.
vendredi
9h : Hekla et Laki
Par le Théâtre de la Tarlatane
Marine Schneider
Albin Michel Jeunesse
Quand Hekla, petit jeune fougueux, débarque chez Laki, grand sage âgé c’est l’apprentissage de la vie qui commence, pour mieux grandir ensemble.
10h : Les Petites Reines
Par la compagnie Les Kipounis
Traduit en LSF
Magali Le Huche
Sarbacane
Entre rigolades et remises en question, trois adolescentes, gagnantes du « concours de boudins » de leur collège, s’unissent pour prendre leur revanche.
17h : Peurs du soir
Par la Cie Scolopendre
Laurie Agusti
La Partie
Une chambre la nuit, lieu d’une pièce de théâtre bien connue des enfants : la peur du noir où tout ce qui est familier devient effrayant.
18h : Les Enquêtes de l’Aliéniste
Par la Cie Icone Graphik
Jean-Luc Bizien
L’Archipel
La première enquête de Simon Bloomberg, sulfureux aliéniste. Un roman qui mêle science et spiritisme.
18h30 : Un soir d’été
Par la Cie Ensemble Nomade
Philippe Besson
Julliard
Le parrain de l’édition 2024 revient sur ses pas dans ce roman inspiré d’une disparition.
Lieu : À la Comète lors de la soirée d’inauguration et remise des Prix littéraires
7 av. Émile Loubet
samedi
10h : Lanfeust de Troy
Par la Cie Trouble Théâtre
Christophe Arleston
Drakoo
Quand un timide forgeron se découvre le pouvoir absolu, c’est un tourbillon d’aventures bourrées d’humour qui commence pour le destin du monde de Troy.
11h : Le vivant à vif
Par la Cie Collectif 7
Bruno David
Rue de Sèvres
Deux collégiens découvrent la richesse de la biodiversité et les conséquences de l’exploitation intensive des ressources énergétiques et alimentaires.
12h : Qui-vive
Par la Cie Marion Diaques
Valérie Zenatti
Éditions de l’Olivier
Un road-trip en Israël, en quête de paix, sous l’influence lumineuse de la voix de Léonard Cohen.
14h : Tenir debout
Par la Cie Parole en Acte
Mélissa Da Costa
Albin Michel (Attention public averti)
L’intimité d’un couple et la soif de vivre encore, de se tenir debout, en dépit des épreuves.
15h : Le Paris des merveilles
Par la Cie Le Souffleur de verre
Étienne Willem et Pierre Pevel
Drakoo
Bienvenue dans le Paris des merveilles ! Où mages, fées et gentleman se croisent au détour d’une affaire d’État impliquant l’Outre-Monde.
16h : XIII Trilogy : Jones
Par l’artiste SoRi
Olivier Taduc
Dargaud
1970. Un groupe d’activiste prend le contrôle d’Alcatraz pour revendiquer les droits civiques amérindiens.
17h : Est-ce qu’il dort ?
Par la Cie Cécile Leoen
Olivier Tallec
L’école des loisirs
Un merle allongé, ne bouge pas. Est-ce qu’il dort ? Nos deux amis s’asseyent en silence en attendant qu’il se réveille
18h15 : Les Guerriers de l’hiver
Par la Cie Anou Skan
Olivier Norek
Michel Lafon
La quête de liberté héroïque de la Finlande face à l’oppression russe, à travers la figure de Simo Häyhä. Une leçon de courage et d’humanisme.
19h15 : L’Homme aux mille visages
Par la Cie De l’âme à la vague
Sonia Kronlund
Grasset
Il vit mille vies en même temps. L’incroyable enquête de Sonia Kronlund sur un affabulateur.
dimanche
9h50 : Il ne se passe jamais rien ici
Par la Cie La Décoiffée
Olivier Adam
Flammarion
Au-delà des apparences… Un crime au bord du lac d’Annecy. Antoine, quadragénaire atypique, fait figure de coupable idéal…
11h : Les Fantômes du lac
Par la Cie Lalalachamade
Manon Gauthier-Faure
Stock
Un Ehpad, d’étranges apparitions… Aussi fantastique que véridique, ce reportage est fascinant.
12h : Dire vrai
Par la Cie Minuit
Isild Le Besco
Denoël (Attention public averti)
La réalisatrice témoigne des violences subies dans le milieu du cinéma et de ses efforts pour échapper à la domination masculine.
14h : Les Jardins de Torcello
Par la Cie Le Béotien
Claudie Gallay
Acte Sud
Quand Hekla, petit jeune fougueux, débarque chez Laki, grand sage âgé c’est l’apprentissage de la vie qui commence, pour mieux grandir ensemble.
17h : La Main rivière
SPECTACLE DE CLÔTURE
avec Marie Pavlenko marraine du festival Les Mots en scène qui interprétera une lecture musicale de La Main rivière, éditions Bruno Doucey, avec la violoncelliste Maëva Le Berre, compositrice interprète pour le cinéma et le théâtre.
Spectacle sur inscription sur : fetedulivre.saint-etienne.fr
Place assise non garantie
Anna Jouchoux
Vous êtes la nouvelle commissaire de la Fête du Livre 2024. Votre parcours témoigne d’une bonne connaissance du monde de l’édition. On peut en dire quelques mots ?
J’ai toujours travaillé dans le monde de l’édition, passionnée depuis l’enfance par la lecture, et en premier lieu pour le groupe Delcourt. J’y ai occupé différents postes, événementiel, marketing, commercial puis la relation libraires et ce durant 10 ans. Par choix je suis venue vivre à Saint-Étienne, où ma famille maternelle a ses origines et j’ai d’abord travaillé en free-lance, pour diverses maisons d’édition, BD et jeunesse notamment, dans la relecture, la communication et la vente en salons. En 2020 j’ai été contactée par la Ville de Saint-Étienne pour rejoindre l’équipe de la Fête du Livre, notamment sur la relation libraires, avec qui cette Fête est pensée et travaillée, et à la logistique d’accueil auteurs. Puis j’ai rapidement pris en charge la programmation en bande dessinée et en jeunesse pour arriver au poste de commissariat sur cette édition 2024.
Comment appréhendez-vous cet événement majeur de la vie culturelle stéphanoise ?
Je suis extrêmement heureuse de travailler pour une Fête du Livre tant appréciée par le public stéphanois, c’est un honneur et un challenge de poursuivre le travail réalisé et de réussir à retranscrire jusque dans la programmation l’esprit de Fête qui anime ce festival littéraire d’une grande ampleur. L’idée : poursuivre les innovations en termes d’accès à la lecture, s’inscrire dans une représentativité des genres, des âges, pour tous dans nos invitations ; faire voir au monde de l’édition, maisons et auteurs, la qualité de notre Fête, le travail qui fait sens entre eux, nous et les libraires de Saint-Étienne.
Pouvez-vous brosser un rapide panorama de ce que l’on va découvrir ?
J’invite particulièrement à découvrir notre happening : une performance de dessin en direct sur vitrine, en partenariat avec les commerçants des arcades. 6 illustrateurs de renoms, BD, manga et jeunesse (dont, entre autre, Clotilde Perrin, autrice d’une centaine d’albums notamment dans le livre animé, Olivier Tallec, l’un des auteurs les plus reconnus de sa génération, Miya, dessinatrice de spin-off autour de l’incontournable série des Légendaires chez Delcourt) réaliseront, côte à côte, en simultané, un dessin en direct face public sur le samedi de 14h30 à 16h30, rue Président Wilson, pour une mise en valeur de leur travail et des commerces de Saint-Étienne.
Évidemment la programmation autour des axes qui nous tiennent à cœur avec le chapiteau de la Manufacture des savoirs qui arrive en place centrale du salon place de l’Hôtel de ville, et qui accueillera aussi de la bande dessinée, toujours dans l’idée de faire découvrir des thèmes essentiels par d’autres biais : l’écologie, le féminisme, les récits de société.
Sous la Grande Librairie le stand entièrement dédié aux mangakas français et européens : ce sont 9 mangakas qui seront reçus sur cette édition.
Il faudra bien sûr venir écouter les auteurs en rencontres dont ceux qui font la rentrée littéraire comme Olivier Norek, en grand entretien dimanche 13 octobre à 14h en salle Aristide Briand ; Mélissa Da Costa samedi 12 octobre à 15h15 toujours en salle Aristide Briand et bien sûr échanger avec Pierre Gagnaire qui se fait un plaisir de retrouver les Stéphanois sur la journée du dimanche.
Nous vous invitons aussi à découvrir nos nombreuses expositions et vernissages dont l’exposition autour du travail de Christophe Arleston et la création de son label Drakoo dédié aux mondes imaginaires, directement dans le hall de l’Hôtel de Ville, samedi 12 octobre à 18h ; Et celle dédiée à l’œuvre jeunesse de Benjamin Chaud à la médiathèque de Tarentaize, dans le cadre de notre partenariat Hélium, le jeudi 10 octobre à 18h30.
Enfin, abordons le festival « Les Mots en scène ». Pouvez-vous nous donner votre sentiment sur cet événement singulier ?
Les Mots en scène est une spécificité de notre Fête : c’est un festival unique où 18 compagnies stéphanoises proposent l’interprétation d’un texte. Ces compagnies font parties de la richesse de notre territoire et amènent à voir, à travers une découverte des arts pluridisciplinaires, une autre façon d’entrer dans le livre, toujours dans l’idée d’un accès pour tous. C’est une mise en lumière très touchante pour l’auteur, un cadeau, reconnue et apprécié par les Stéphanois, et dont l’accès est gratuit, comme toute notre Fête. La seule règle : une interprétation de 20 minutes où le texte de l’auteur reste non modifié.
Nous choisissions dorénavant des parrains marraines à ce festival qui sont particulièrement sensibles à l’art et en mesure de proposer une performance au sein de ce lieu. Cette année notre marraine Marie Pavlenko proposera un concert de clôture venant tirer le rideau du Festival Les Mots en scène le dimanche 13 octobre à 17h : une lecture musicale autour de son titre poésie La Main Rivière paru aux éditions Doucey, avec la violoncelliste Maëva Le Berre, compositrice-interprète pour le cinéma et le théâtre.
• Un mot pour conclure ?
Je tiens à saluer l’accueil chaleureux et l’ouverture d’esprit des Stéphanois qui font la réussite de cette fête et j’espère que nous les retrouverons nombreux, comme chaque année, pour cette édition qui se déroule donc du 11 au 13 octobre !
Marc Chassaubéné
La Fête du Livre est un moment très attendu des Stéphanois. Que représente cette nouvelle édition pour vous ?
C’est une édition qui nous permet de porter une ambition qui nous est très chère, celle de nous ancrer toujours plus dans l’actualité et les attentes des Stéphanois, des lecteurs et des visiteurs de la Fête du Livre, dont les considérations sont toujours au cœur de nos préoccupations. Cette année ce sont surtout des questions liées aux sciences humaines et sociales, donc on met l’accent notamment sur cet espace qui va être installé dans le grand chapiteau et qui sera dédié à ces questions du féminisme, de la relation aux autres, de notre relation à l’environnement… Des questions qui sont vraiment prégnantes notamment pour la jeune génération qui est très curieuse de ces phénomènes de société.
Quelles sont les actions concrètes que va porter la Ville de Saint-Étienne ?
Il y a un accent très important qui est mis sur la jeunesse évidemment, qui a pris de l’ampleur depuis que nous avons installé le chapiteau place Chavanelle, cela en partenariat aussi avec l’Espace Boris Vian, et bien sûr les interventions des autrices et des auteurs dans les écoles. On s’est rendu compte, à travers nos différentes actions et toutes ces années d’expérience, qu’il y a de multiples façons de rentrer dans le monde du livre. Avec un peu d’accompagnement, de créativité, de sensibilisation dès le plus jeune âge, on donne en quelque sorte les germes pour de futures lectrices et lecteurs, curieux du monde qui les entoure.
Les Mots en scène sont à l’honneur dans nos pages. Quel regard portez-vous sur cet événement significatif ?
Nous allons cette année rester fidèle à la tradition de ce que l’on a initié avec les compagnies artistiques. L’idée est encore une fois d’aller à la rencontre du livre par tous les vecteurs possibles. On peut être consommateur de culture sans pour autant être un grand lecteur, c’est donc une belle manière d’aborder le sujet du livre par le spectacle vivant, le graphe, le design, l’expression plastique… On entre dans l’intimité des auteurs grâce à des moments de partage très forts, ce qui fait le succès de cet événement, très prisé et bien souvent complet ! Pensez à anticiper vos visites !!
