La dabke (« coup de pied » en arabe) est une danse folklorique originaire du Proche Orient, de la Palestine plus précisément. Cette danse traditionnelle se décline en plusieurs versions régionales. Il s’agit en fait d’une danse de groupe en ligne où les danseuses et danseurs se tiennent les mains et frappent le sol fortement. Elle est le plus souvent dansée dans les mariages, les banquets et les fêtes traditionnelles. Le meneur entraîne avec les danseurs. Il est appelé ras (chef) et est autorisé à improviser sa danse. Il tient à la main un collier de perles masbaha et le fait tourner en l’air pendant que les autres danseurs donnent le rythme. Les danseurs poussent parfois des cris pour donner de l’énergie à la danse et l’accentuer.

“Badke” est l’inversion intentionnelle de “dabke”. Cette production originale et engagée porte la signature d’un trio composé de deux danseurs chorégraphes, Koen Augustijnen et Rosalba Torres Guerrero, et d’une dramaturge, Hildegard De Vuyst. « Badke » opte pour une version contemporaine de cette danse traditionnelle, considérée comme la danse du peuple Palestinien, une danse sociale et populaire. Le ballet traduit une explosion de joie, une expression physique vitale qui évoque le désir d’appartenance. Dans cette relecture contemporaine, d’autres formes d’art populaire y sont intégrées comme la capoeira, le cirque, le hip-hop ou encore la danse classique. « Badke » devient une forme d’appartenance collective à un lieu, dans un contexte globalisé, et exprime le désir de faire partie du monde, là, dehors. D’autres questionnements plus sombres transpercent cependant la joie apparente de cette danse comme celui du contrôle social et de son effet désastreux sur les aspirations individuelles.

Opéra de Saint-Etienne

Vendredi 15 et samedi 16 avril à 20 h