Comment se fait-il que de jeunes adolescents nés et élevés en France, musulmans et fils d’émigrés de la seconde voire la troisième génération, décident de rejoindre la Syrie pour participer à un improbable Jihad ? Telle est la triste réalité qu’une partie de nos médias et de la classe politique n’arrive pas à intégrer… Que des enfants de la République Française décident de se sacrifier au nom d’Allah (et contre d’autres musulmans d’ailleurs…). Pourtant, la raison est tous les jours sous leurs yeux, devant eux. Une partie non négligeable de cette population issue de l’immigration maghrébine a été mise au ban de notre société, ce depuis plusieurs décennies. Les premiers immigrants ont été socialement et humainement rabaissés. Ces enfants issus de l’immigration ont vu leurs pères moqués et humiliés. Eux-mêmes ont été rejetés par le système mis en place par les gouvernements de droite et de gauche. Si la majorité de cette population s’est bien intégrée en France, une autre, minime mais conséquente, s’est renfermée dans une sorte de victimisation manipulée par les associations antiracistes. Et parmi cette partie minime de la population, on en trouve une poignée, quelques dizaines, quelques centaines peut-être, et pourquoi un ou deux milliers qui ont développé une haine de la France, de l’Occident qui les a pourtant formatés (c’est exactement le même principe avec l’histoire du Niqab).

Parmi ce qui a contribué à alimenter cette haine, on retrouve l’éternelle question du « deux poids deux mesures ». La loi est appliquée selon les origines ou les réseaux. C’est une évidence. Je ne reviendrai pas sur l’affaire qui opposa, de longues années durant, Nicolas Sarkozy et le groupe La Rumeur dont l’un des membres dénonça l’immunité des policiers tueurs de Français d’origine maghrébine ou subsaharienne. Le groupe de rap sortira vainqueur de ce marathon juridique, on ne l’a pas assez souligné. Non, je voulais évoquer deux affaires caractéristiques de ce « deux poids deux mesures ». Farid Ghilas, jeune marseillais d’une vingtaine d’années, a eu l’incroyable intelligence de projeter un chaton contre un mur, de se filmer avant de poster la vidéo sur internet. Vue par des centaines de milliers d’internautes, la vidéo a provoqué la colère légitime des associations qui défendent le droit des animaux qui ont porté plainte contre ce jeune homme très futé… Une poignée de jours après, le jeune homme a été arrêté et une procédure judiciaire a été déclenchée (grâce à la comparution immédiate). Le jeune homme a écopé d’une peine d’un an de prison ferme, la peine demandée par l’avocat général. Rajoutons que le chaton n’est pas mort qu’il est même sorti indemne de sa projection murale…

Le 30 mars 2010, à Bobigny, un certain Dan L., accompagné de son frère, son cousin et deux amis, se rendent dans un magasin de bricolage qui vient juste de fermer ses portes. Le vigile, Saïd Bourarach, leur refuse l’entrée du magasin, comme les directives de sa direction l’indiquent. Une dispute s’en suit avec échanges de coups. Le vigile sort sa bombe lacrymogène pour éloigner le groupe. Deux témoins entendus par la police racontent avoir entendu, provenant du groupe d’assaillants, « On va te tuer ». Dan L. retourne à sa voiture, prend un cric, il est dorénavant torse nu. Il crie, toujours selon un témoin, « on va revenir tout casser ». Des coups sont portés au vigile qui se réfugie dans le magasin mais le groupe d’énervés se venge sur son chien. Un autre témoin entend « On va tuer ton chien », le vigile sort pour récupérer l’animal, il est poursuivi par ses agresseurs. Ses collègues ne reverront plus Saïd vivant. Son corps sera retrouvé inanimé dans le canal de l’Ourq voisin. Les agresseurs sont de confession juive et soupçonnés d’être liés à la ligue de défense juive. Dan L. possède un beau casier judiciaire pour violences, usages de stupéfiants, refus d’obtempérer, etc.… L’enquête sera confiée à la police de Bobigny qui retrouvera sur la berge le gilet du vigile, un cric de voiture et la bombe lacrymo vidée. Les policiers retrouveront un passeport qui permettra d’identifier le fameux Dan L. Dans la foulée, l’ensemble du groupe est placé en garde à vue. L’autopsie pratiquée permet d’établir que le vigile est mort par noyade. Des traces d’ecchymose seront constatées au niveau du menton, du dos et des épaules de la victime. Durant l’après-midi, les cinq hommes ont vu leur garde à vue prolongée, une jeune femme du groupe sera libérée. Le lendemain, quatre des cinq hommes sont mis en examen et placés en détention provisoire pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner avec usage ou menace d’une arme. Quelques jours plus tard, la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris remet en liberté sous contrôle judiciaire Dan L, fortement connu des services de police. À ce jour, l’affaire n’a toujours pas été jugée, les accusés sont toujours en liberté. D’un côté, un chaton envoyé contre un mur (bien vivant), certes c’est dégueulasse, une comparution immédiate, un an de prison ferme de l’autre un vigile maghrébin noyé, des témoignages concordants, des traces de coups, des insultes et toujours pas de procès. Cela fera 4 ans le 30 mars prochain… Voilà ce qu’on appelle, le « deux poids deux mesures », Messieurs Valls et Cie…