Grâce à un sous-sol prodigieux, une démographie impressionnante et un dynamisme retrouvé, le Brésil sera, à coup sûr, l’une des grandes nations de demain. Tout n’y est pas rose, loin de là, mais les opportunités s’offrent aux plus intrépides ou aux audacieux. Ced Vernay a été de ceux-là avant tout le monde ou presque. À l’aube du nouveau siècle, il s’est installé avec femmes et enfant(s) à Rio de Janeiro. Une précédente expérience dans l’humanitaire, après une formation dans la prestigieuse école Émile Colh à Lyon, l’avait déjà mené à l’autre bout du monde. Mais cette fois-ci, c’était pour de bon ! À Rio, Ced Vernay a pu élaborer un univers artistique construit autour de l’image et plus précisément à la façon dont notre image, toujours empreinte de modernité, est véhiculée à travers un réseau de supports de plus en plus nombreux. On songe à la télévision, omniprésente en Amérique du Sud, mais pas seulement, aux écrans d’ordinateurs, aux tablettes, aux téléphones ou aux consoles diverses et variées. Une image plus que jamais pixelisée, retravaillée, retouchée et numérisée.

Ced Vernay travaille sur de grands formats, des portraits d’artistes célèbres essentiellement, qu’il élabore suivant différentes techniques. Il colle, il peint, découpe, assemble, superpose… Un véritable travail de fourmis, notamment lorsqu’il travaille à base de confettis, pour recréer une nouvelle image qui devient plus nette et plus évidente avec le recul, pour cause… À ce travail d’une minutie impressionnante, l’artiste associe une véritable démarche pensée et déclinée. Que voit-on réellement derrière cette image ? Un artiste ? Une œuvre ou ce que l’on croit en savoir…? Ced Vernay fait preuve aussi d’humour lorsqu’il dénonce à sa façon la détention d’armes à feu avec sa série « Le ridicule ne tue pas » ou lorsqu’il détourne des clichés radiographiques pour mieux nous alerter sur les déviances de la surconsommation. Ajoutons enfin que stéphanois d’origine, Ced Vernay attache beaucoup d’importance à sa première exposition dans sa ville.

Galerie Poli
A partir du 30 novembre