Nous avons fait la connaissance de ce jeune groupe grâce à l’épopée verte, une initiative du Fil et d’InouïE distribution dont l’objectif est de faire la promotion de la nouvelle scène stéphanoise. Séduit par leur énergie mais aussi par leur univers musical, nous avons voulu les connaître un peu mieux. À l’heure ou nous ne pouvons encore pas annoncer de dates de concerts, nous pouvons tout au moins vous faire découvrir ces jeunes talents. quelques liens vidéos en fin de rencontre vous aideront à mieux les connaître !

Comment s’est constitué le groupe ?

Elie et Enki sont amis d’enfance tandis que Simon et Roman se connaissent depuis le collège. Julie a rencontré Elie et Enki au lycée Honoré d’Urfé puis a rencontré Roman en musicologie et de fil en aiguille nous nous sommes retrouvés autour de quelques bières pour discuter musique. Rapidement, nous avons constaté que nos goûts musicaux se rejoignaient tout en étant très différents. Alors, un soir, nous nous sommes retrouvés chez Simon et avons composé les Tropiques (octobre 2017). Plus tard, nous sommes partis ensemble à la campagne pour composer et c’est là que nous avons décidé de former un groupe qui se nommerait La Belle Vie.

Pourquoi ce nom si imagé ?

La Belle Vie c’est l’état d’esprit qui se dégageait des premiers moments de création, il s’est imposé à nous comme une évidence. « Tu sais, la vie est belle comme tout quand elle est prise par le bon bout ».

Quels sont vos parcours respectifs ?

Nous avons tous des formations différentes : certains sont passés par des écoles de musique, le conservatoire Massenet ou encore la musicologie à Saint-Étienne. Certains viennent du jazz, d’autres du classique, du rock, du rap,… Nos influences sont très différentes et nous permettent de former un cocktail qui mélange tout !

Comment s’opère votre processus de création ?

Il n’y a pas de recette magique. Une bonne idée peut venir de n’importe où. Une chanson naît d’un état d’esprit collectif. On part parfois d’un thème mélodique ou de quelques accords ou même parfois d’un mot ! Tout est possible. Par exemple, notre titre La Vie est Belle s’est composé très rapidement. À l’inverse, Quand je rentre seul fut un travail sur deux ans. Ce qui est sûr, c’est que la météo influe beaucoup sur nos créations !

Les textes sont importants. Vous cherchez à transmettre quelque chose, vous vous inspirez de vos vies, de ce qui vous touche ?

Les textes ont de plus en plus d’importance pour nous. Chacun d’entre nous écrit de manière différente puisque nos inspirations le sont. Bien évidemment nous puisons dans nos vies et nos expériences pour écrire : en tant que jeunes d’une vingtaine d’années, on vit les choses avec intensité et on peut donc les raconter dans nos chansons. Mais on aime aussi prendre une place de conteurs, raconter des histoires. Pour notre chanson « Emma », par exemple, on a voulu inventer un personnage fictif, rempli de mystère, et raconter ce qu’elle dégage, ce qu’elle nous fait ressentir.

En résumé, on raconte des histoires à partir de nos expériences personnelles, pour essayer de les rendre universelles.

Nous avons fait le choix d’écrire en français, notre langue maternelle commune, parce que c’est une langue riche et pleine de belles sonorités.

Vos sonorités sont aériennes, chaleureuses, modernes et atypiques en même temps. C’est un long chemin pour trouver son identité musicale ?

Trouver notre identité, c’est accorder nos différentes visions de la musique, c’est un parcours collectif. Notre identité musicale s’est construite à partir du mélange de nos influences communes, à la croisée de musiques pop et rap. On va ainsi puiser autant chez des artistes comme le groupe Men I Trust du Canada ou le rappeur belge Hamza, en passant par Debussy… D’ailleurs, si vous voulez savoir ce qu’on écoute ensemble, on publie de temps en temps des playlists sur Spotify, qui rassemblent nos musiques du moment !

Nous sommes constamment en quête de nouvelles sonorités et d’images, musicales ou textuelles pour enrichir notre musique.

Notre identité musicale s’inscrit aussi en grande partie dans la « nouvelle scène stéphanoise », et on ne peut pas ignorer l’influence sur notre musique qu’ont les collègues musiciens et amis qui gravitent autour de nous : Terrenoire, Felower, Fils Cara etc.

Avez-vous souhaité une esthétique particulière pour vos clips, une charte visuelle ?

On essaie de garder une identité visuelle cohérente (par exemple dans les couleurs de nos visuels ou de nos vêtements de scène). Aujourd’hui, la musique n’est pas le seul aspect important de notre métier ; l’image et la vidéo font partie intégrante du processus créatif. Chacun d’entre nous, avec le temps, travaille pour se spécialiser dans d’autres domaines liés à la musique (graphisme, vidéo, mix…).

On aime aussi travailler avec des personnes extérieures aux groupes qui viennent apporter leur univers en plus du nôtre.

Comment vivez-vous ce moment si particulier que nous traversons ? Comment est ce que cela vous a impacté ?

Cette période nous met en difficulté. Comme pour d’autres musiciens de notre entourage, la création est difficile dans un tel contexte. L’avenir du monde du spectacle est incertain et en tant que groupe en développement, nous savons qu’il va falloir travailler dur pour trouver notre place. Nous avions des concerts de prévus qui ont été annulés ou reportés et malheureusement nous ne savons pas encore quand nous jouerons à nouveau. Nous avons hâte de retrouver notre public.

Vous avez été confinés tous ensemble ! Est-ce un hasard ou une aubaine ?

En effet, nous avons fait le choix de nous confiner ensemble : avant d’être un groupe de musique, nous sommes un groupe d’amis. Le travail est ralenti par ce contexte mais pour rester en lien avec le monde, nous avons lancé Radio LBV sur Instagram et Facebook. C’est un format court où nous appelons nos amis musiciens tout en diffusant des petits morceaux de musique.

Quels sont vos projets à court terme et à moyen terme ?

Le 20 mai est sorti une capta live de notre tout 1er concert au Fil sur Youtube, sur notre reprise du titre « Autotune » de Damso. Et nous travaillons sur la sortie d’un nouveau single, sans doute pour l’été. On espère pouvoir reprendre la scène vite bien sûr mais impossible de savoir quand… Quoi qu’il en soit on va continuer à écrire et à chanter, à préparer plein de choses pour la saison prochaine !

Un mot pour conclure ?

Nous sommes fiers de faire partie de la nouvelle scène stéphanoise. Nous envoyons de la force à tous les acteurs culturels de la région qui vont être en difficulté malgré leur rôle essentiel.

N’oubliez pas que la vie est belle.

En savoir plus : Vidéo live du titre « Autotune », réalisée par Sylvain Raby, le monsieur vidéo du Fil : https://www.youtube.com/watch?v=EEE5wPbj4RE&list=PLwxnyTV6nbIp2YWTprbTVkWOQhv91oFFQ

Vidéo évoquée dans la rencontre : https://fanlink.to/PontFutur_LaBelleVie-Autotune