Héritier de la banque Berthier, Arnaud Dubois ne ressemble pas vraiment à son père qui dirige la banque Berthier. Mais plutôt à un certain Saïd qui fût le professeur de tennis de sa mère lors d’un séjour à Djerba… Conscient de cette erreur généalogique, Arnaud Dubois décide de voler de ses propres ailes, de quitter le nid familial et le confort d’une vie au cœur du Vésinet, banlieue très favorisée de la capitale. Arnaud croise alors le chemin de Mustafa qui a l’avantage d’avoir une sœur, Sabrina, dont Arnaud tombe immédiatement amoureux. Mais il réalise très vite que le seul moyen de la séduire est de lui laisser croire qu’il est un beur comme elle et qu’il s’appelle Mohamed. Arnaud devenu Mohamed s’installe alors dans la cité de Sabrina, où il fera tout pour s’intégrer. Mais si le monde financier reste un terrain hostile, celui de la cité est juché de péripéties de plus en plus périlleuses…

Réalisé par Ernesto Ona, un réalisateur tout frais sorti de l’écurie Canal + « Mohamed Dubois » pourrait paraître, à la lecture de ce scénario, « léger ». Pourtant, cette histoire de paternité occultée n’est pas sans rappeler celle de Jean-Marie Périer, le photographe chéri de l’époque Yé-yé. Jean-Marie Périer est le fils de Jean-François Périer et de Jacqueline Porel. Mais cette dernière, avant de rencontrer celui qui deviendra l’un des acteurs de second rôle du cinéma français des années soixante-dix, avait eu une liaison avec un jeune musicien alors prometteur, un certain Henri Salvador. C’est donc lui qui posa la petite graine et qui donnera ensuite naissance à Jean-Marie Périer. Reconnu par son père légal, entre-temps Jean-François et Nadine s’étaient mariés, Jean-Marie n’apprendra la vérité au sujet de son père biologique qu’à l’adolescence et par la voix d’un énième amant de sa mère ! Il entrera en contact ensuite avec Henri Salvador qui ne montrera jamais la moindre empathie à son égard… Et pour ne rien gâter, sa propre femme connaîtra également une aventure extraconjugale prouvant que l’histoire, au fond, n’est qu’un éternel recommencement. Ce film d’E. Ona offre à Eric Judor, toujours sans Ramzy, un rôle à la démesure de son talent. Il est sans doute l’un des humoristes et comédiens les plus doués de sa génération. Découverte dans « L’esquive », excellent film d’A. Kéchice, Sabrina Ouazani prouve (notamment depuis « Des hommes et des dieux ») qu’il faudra désormais compter avec elle.

Sortie le mercredi 1er mai