Dans l’esprit du Conseil Représentatif des Institutions Juives de France et de Manuel Valls, notre premier ministre, il ne fait aucun doute qu’être antisioniste est la meilleure façon contemporaine d’être antisémite. Notre Premier Ministre l’a répété à plusieurs reprises haut et fort. Comme si répétition valait vérité. La critique de l’État Israélien ne peut être que le prétexte à un nouvel antisémitisme toujours aussi abject. C’est évident… Récemment dans « Télérama », Avi Mograbi, réalisateur Israélien qui présentait son dernier documentaire consacré au traitement des réfugiés africains par le gouvernement Israélien, « Entre les frontières », déclarait « Israël est un pays raciste où la question de la pureté de la race est sans cesse posée ». Ce réalisateur engagé déclarait également « Tout le concept de l’État hébreu repose sur une population juive dominante. Ce pays se définit officiellement comme juif démocratique. Mais où est la démocratie quand la préoccupation principale des autorités est d’assurer la domination démographique des Juifs dans l’État, où tout est fait pour privilégier les citoyens juifs sur les Arabes israéliens par exemple ? Pourquoi l’État d’Israël n’annexe-t-il pas les territoires palestiniens occupés ? Parce que ce serait la fin de l’État juif, avec une majorité d’Arabes en son sein ! ». Alors la question se pose, sans pour autant paraphraser sur l’état du sionisme en terre promise, que fait-on du Peuple Palestinien, du droit élémentaire de chaque citoyen Palestinien à vivre dignement ? Comme les représentants du Crif sont loin d’être idiots, ils jurent qu’ils militent tous depuis des années pour la création de deux États indépendants et souverains et que cette inertie, au fond, n’est que de la responsabilité exclusive des autorités Palestiniennes.

Il suffit de constater la façon dont nos médias nationaux ont rapidement occulté ces quatre enfants Palestiniens jouant au football sur une plage de Gaza foudroyés en juillet 2014 par un missile provenant de la Marine Israélienne. Ou comment ces mêmes médias ont tiré un trait rapide sur la dérive révisionniste de Benjamin Nétanayhou qui déclarait, en octobre dernier devant le Congrès Sioniste Mondial à Jérusalem, « « Hitler ne voulait pas exterminer les juifs à l’époque, il voulait expulser le Juif. Et Hadj Amin Al Husseini (grand Mufti de Jérusalem N.D.L.R.) est allé voir Hitler et lui a dit : Si vous les expulsez, ils vont tous venir ici, en Palestine ». Selon ce même Netanyahu, en pleine crise d’hallucination historique, Hitler aurait alors demandé : « Que dois-je faire ? » Ce à quoi le grand mufti aurait répondu : « Brûlez-les ». Imaginons un instant seulement que n’importe quel citoyen Français ose s’aventurer sur ce terrain particulièrement glissant de la relecture historique, et qui, dans son délire, en fasse un sketch…

Le 24 mars dernier, est apparu sur internet une vidéo montrant à Hébron (dans les territoires occupés) un soldat israélien exécutant d’une balle dans la tête, devant une assemblée d’autres soldats Israéliens amorphes, un Palestinien gisant à terre. L’agresseur palestinien, Abdel Fattah Al-Sharif, avait été atteint par plusieurs balles plus tôt, après qu’il ait tenté de poignarder un soldat Israélien en compagnie d’un autre Palestinien, tué sur le coup. Le soldat a été blessé à l’épaule. On voit son évacuation sur la vidéo. Abdel Fattah Al-Sharif gisait au sol, mal en point, inerte. Lorsque le soldat en question, soudainement, lui envoya une balle dans la tête. L’image est glaçante. Cette exécution en bonne et due forme a été filmée par un militant de l’organisation non gouvernementale B’Tselem. À ce jour, peu de médias Français ont évoqué l’affaire, sans doute pour ne pas être taxé d’antisionisme et donc d’antisémitisme… Dans un premier temps, le premier ministre Israélien a fortement condamné cette exécution de la part d’un soldat de « la meilleure armée du monde, la plus morale en tout cas » (selon Meyer Habib, député français), devant la protestation de ses alliés religieux et orthodoxes du gouvernement (pour ne pas dire d’extrême droite, avec tout le respect que nous leur devons) avant de reculer et de minimiser l’acte de vengeance de son soldat. Ce qui étonne dans la vidéo, outre la dimension insupportable de cet acte qui renie toute humanité à notre espèce, c’est l’absence totale de réaction des autres soldats Israéliens, comme si au fond, rien ne s’était passé. Ou comme si tout était normal.

Tout en mesurant pleinement et totalement l’angoisse, la paranoïa et la peur quotidiennes de la population Israélienne et ce depuis plusieurs années, ce pas franchi, abattre un homme à terre sans aucune forme de jugement, montre ce à quoi nous pourrions nous exposer, nous autres Européens, dans cette « guerre absolue contre le terrorisme ». Comme il n’y a jamais de hasard, en plein débat sur la double nationalité et sa déchéance, il se trouve que ce soldat Israélien bénéficie de la double nationalité Française et Israélienne.

http://www.telerama.fr/cinema/

avi-mograbi-israel-est-un-pays-raciste-ou-la-question-de-la-purete-de-la-race-est-sans-

cesse-posee, 140152.php

http://www.btselem.org/firearms/

20160324_soldier_executes_palestinians_

attaker_in_hebron

http://reseauinternational.net/netanyahou-hitler-ne-voulait-pas-exterminer-les-juifs/